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mardi 30 juillet 2013

Kingston Sur Cèze, la bulle REGGAE.

Une nouvelle page du festival Reggae à Bagnols sur Cèze a été tournée le Week-end dernier, il est temps de dresser un petit résumé de ces quelques jours dans l'enceinte du plus gros Festival de Reggae de France... en attendant le Reggae Sun Ska en Aout ! Les photos encore une fois de qualité sont de mon confrère Touhid et visibles en Portfolio sur le site du journal marseillais Ventilo.
Retrouvez toutes les photos sur le site de Ventilo.
35000 Festivaliers en 2010, pratiquement le double trois ans après, l'équipe peut être fière du travail accompli, bien que largement critiquée par ceux qui avaient vécu les éditions précédentes du Reggae Sunrise, et Ja Sound Festival. Un événement qui reste malgré ses records d'affluence assez underground et marginal sur les médias, son rayonnement venant du bouche à oreille principalement, et du travail de toutes les petites structures qui animent le site et les stands. Un Festival Off se dessine d'ailleurs avec le Zion Garden juste avant... Le tremplin de "jeunes groupes en herbe" était le plus cette année. Un finaliste de valeur, Inna Rose s'est payé la grande scène le dernier jour - Une formation née pour l'occasion autour du chanteuir Joe Pilgrim - et prouve s'il en est encore besoin la versatilité régionale et nationale de cette musique Caribéenne...
Des têtes d'affiche bien de chez nous ont d'ailleurs eu la lourde tache de diffuser très tôt dans la soirée les premières vibrations, et de ramener tous les campeurs naufragés au bord de la rivière : Mo Kalamity dans un genre sobre et efficace le Jeudi, Tiwony tout excité le Vendredi, ou un Naaman très attendu qui a sécoué la poussière de centaines d'espadrilles tenues en l'air par la jeune génération dans le Public... Mais la nouveauté venait de la venue des Aixois de Chinese Man, qui ont réussi à remplir le Parc dès le premier jour de cette même très jeune génération. En Sound System et autour d'un tromboniste, ils ont donné une version tout à fait inédite de leur prestation et dynamisé la programmation un peu redondante de la Dub Arena, en les transportant au milieu du Parc. Durant toute l'année, les Dub Stations amènent un peu partout en France ces artsites européens issus de la Scène Dub et s'inscrivent depuis le début dans la prog' du Garance, avec cette année Jah Shaka, Salomon Heritage, ou une battle assez gentillette entre Soul Stereo toujours efficace et Kilimandjaro. Un buzz énorme animait les alentours du Parc dès la veille, sur la venue de Johnny Osbourne, qui allait retrouver son pote Lone Ranger autour des platines de King Jammy !
La surprise a été tout autre, encore meilleure! En apprenant l"annulation attendue de Ini Kamoze (suite à celle d'Anthony B) on recevait en lot de consolation ces deux mêmes artistes sur la grande scène. Un exercice quasi improvisé, en reprenant les tunes choisis par Jammy et joué cette fois par We the People band. Ce sont eux d'ailleurs les vrais héros de ce Festival, le groupe accompagnateur présent les trois derniers jours pour accueillir d'énormes vocalistes ...
Un Jeudi marqué par les voix d'anges de Cornell Campbell et Don Carlos
Si le show très classe de Everton Blender ne réservait pas de réelle surprise, le trio vocal des Tamlins en est ressorti quasi intact, encore plus pro et à l'aise, avec des pas de danse et une touche Soul pour un des deux choristes. Les riddims utilisés étaient tous connus et leurs interprétations resteront dans les mémoires, car toujours aussi intenses et travaillées, soutenues par une paire de cuivres indispensable dans ce genre d'exercice, qui a pris confiance petit à petit. Ce dynamisme est surtout conduit par l'aisance d'un magnifique bassiste, le meilleur son de basse de l'île à l'heure actuelle et à mon avis, Lloyd Parks. Habitué à ce genre de cérémonie (en Jamaïque il "backe" déjà tous ces artistes Oldies), il a sans doute eu le Pull up facile, mais parviendra à dérouler pendant tout le festival un talent de vieux routier expérimenté... sans aucune faille !
Ainsi pour introduction le premier jour la voix d'ange de Cornell Campbell: On a pu apprécié l'enchainement de Boxing, Rope In, Up Park Camp, Queen Of The Minstrel, My Desire, 100 P; of Collie, My Conversation. Après avoir soulevé la foule avec Rasta no Born ya, le Gorgon a conclut avec son Fire in a Greenwich Farm... Même tempo et autres riddims pour Johnnie Osbourne jusqu'à un superbe Folly Ranking très rapide, venu en contrepoids d'un lourd et ténébreux Purifty your Heart. "C'est ensuite du Dancehall" lance t-il pour accueillir Lone Ranger, l'original DJ, pour quelques duos avec le Ice cream Love, Yo yo, puis un Bam Bam plus improvisé encore, avant de laisser Johnny Osbourne finir sur le Buddy Bye et revenir pour le Truth and Rights. Quelle heureuse surprise de les voir ainsi deux jours de suite, d'abord sur scène et le lendemain en Sound, reprenant d'ailleurs le même répertoire, une cool attitude qui marquera les festivaliers...
Le Reggae apparaît simple, les morceaux semblent connus de tous, et le show continue avec Don Carlos, cette fois-ci backé par les riddims Twins. Sly et Roobie se sont vite rappellés leurs souvenirs de jeunesse avec un des premiers chanteurs de Black Uhuru, mais laisseront l'artiste s'exprimer avec ses propres compositions, un répertoire qu'il a quelque peu changé pour l'occasion ! Moins de Dancehall du coup, comme avec le Zion Train is coming down ou le parfait "Everyday is like a holyday", pas toujours évident à soutenir en public. Par moment, le son de la basse de Roobie a envahi le Parc, mais ils ont vraiment donné une autre prestation que celle lamentable d'il y a deux ans avec Junior Reid (lui aussi Singer de Black Uhuru). Confirmation en toute fin du dernier jour avec une autre voix de Black Uhuru, Michaël Rose. Celà aurait été plus judicieux de les mettre à la suite, mais bon, ces deux chanteurs concurrents n'appréciaient peut-être pas de de retrouver cote à cote...
Question reproches, une petite déception ressentie pour le show très pro de Inner Circle, car si ils font bien mieux qu'il y a quelques années, le chanteur n'a pas vraiment la gouaille de feu Jacob et leur double hommage au chanteur originel et à son premier producteur n'a pas fait mouche. Entourés des blockbusters We are the Rockers ou Bad Boys, le mysticisme qui convenait n'a été atteint que lorsque le mélodica de Addis Pablo nous est parvenu, mais de manière anecdotique, sur Java. L'homme sort pourtant une production bien belle cette année, il conviendra de ne pas perdre sa trace, tant il paraît aussi humble et effacé que son père Augustus. Le Festival réservait une autre surprise de taille le Vendredi, avec la venue du meilleur batteur encore vivant dans le Reggae, Carlton "Santa" Davis. Ce n'est ni avec les Soul Syndicate, ni encore moins avec Peter Tosh que l'on a pu l'apprécier, mais alors avec qui ? Steel Pulse bien sur, qui du coup a perdu tout accent britannique dans sa musique, se rapprochant plus du son de Big Mountain (autre groupe américain des années 90 qu'avait conduit Santa Davis). Un choeur féminin et un seul Sax complétaient cette nouvelle formation, et a confirmé leur aura sur une grande scène. Un peu trop court quand même...
Quelques autres grosses pointures pourront faire la une des journaux, sans y apporter la même chaleur et la communion, mais répondant aux attentes premières du Public : Bouger, avec les Dub Inc°, Chanter du Marley avec l'un des fils Kymani, scander les vers de Sizzla, ou suivre les intentions de Busy Signal, le plus raggamuffin des artistes présents. Mais tous ont maîtrisés leur sujet, sauf peut-être un certain "a peu près" de Lee Perry, ici avec son fils, qui malgré son age et ses capacités, pouvait surement mieux faire en se réappropriant Blood and Fire ou Sun is Shining. A l'époque des débuts de Marley et bien avant sa rencontre avec the Upsetter, de nombreux chanteurs oubliés depuis drainaient succès sur succès. Après Jr Byles et King Stitt, le rescapé de cette année était Stranger Cole, tout frais et bien cravaté, et même si son message (un "More Love" sincère mais un peu poussif entre chaque morceau) frisait le gâtisme, ses Early Reggae et autre Skas furent parfaitement réussis, d'un Artibella endiablé à un final sur Try To Conquer Me... Strange jah Cole avait effectué un premier come back dans les années 90, avec un Sunsplash en 1993, on désespérait de le voir sur une scène française de qualité, c'est fait, et avec le We the People Band, entre les Tamlins et John Holt, c'était juste énorme. Ce n'est plus un artiste Reggae, Ska ou Oldies que l'on se prête à écouter, mais un artiste Jamaïcain, tout simplement. Et là encore la surprise est dans le Public, qui soutient autant ces chanteurs un peu délaissés des médias que ceux qui sont présents sur la F.M.Et pendant la digne prestation de John Holt; chanteur des Paragons, on l'a entendu insister sur le fait que seul un de ces tubes locaux a franchi les frontières de la Jamaïque, la reprise de Blondie de Tide is High. Pour lui aussi, les tubes s'enchaineront rapidement jusqu'au très attendu Police Ina Helicopter, adoptant ici une teinte plus Roots et moins radicale qu'avec les Roots Radics, ce qui donne à la chanson ainsi qu'à son interprète un air de jouvence...
Le Reggae, véritable élixir de Jeunesse !

Et puisqu'il est question de forces de l'ordre et de jeunesse, rajoutons pour finir qu'il n'y a eu aucun soulèvement de foule ou accrochage entre les festivaliers. Mis à part quelques rixes à l'extérieur le Samedi soir (complet comme le Vendredi), et quelques singes agrippés aux enceintes de Blackboard Jungle (toujours irréprochables dans ce genre de configuration d'ailleurs...), le bon ton et la positivité se ressentait jusqu'aux stands rangées sur plusieurs allées remontant vers la Dub Arena. Chacun a essayé, et presque tous ont donné le meilleur d'eux même, dans un lieu qui semble désormais voué au Reggae... Le choix des artistes et l'affluence en font plus simplement le meilleur Festival de l'été en France, mais un tel rassemblement de ce genre pour nous donner comme reflexion qu'une force vivante et pacifique est en marche, apolitique mais sociale, de toutes races et de tous bords, tourné vers un futur plus écolo et égalitaire!... Laissez moi rêver et retourner dans ma bulle Reggae, car le retour est plus casse gueule, on entend pas de Reggae dans les rues de Marseille mais plutôt des coups de feu...
X-Ray passe, John Holt le surpasse...

L'article sera peaufiné tout l'été, les vidéos arrivent !... Bonnes vacances, on reprend dès le 15 Septembre l'activité du Blog ! Guidance for all...